Ce 14.02.2009
Le président Nicolas Sarkozy a souhaité vendredi la création d'une "liste noire" des sites pédopornographiques sur Internet et que les fournisseurs d'accès les bloquent, ce que ces derniers ont accepté, tout en s'interrogeant sur le coût du filtrage des sites.
"La vigilance parentale est la meilleure des garanties" devant les "dangers d'internet et des médias" pour les enfants, "mais l'Etat peut vous aider", a affirmé M. Sarkozy devant les médaillés de la famille et les associations familiales reçus à l'Elysée.
"Je souhaite que les fournisseurs d'accès bloquent les sites pédopornographiques et illégaux" qui seraient "recensés sur une liste noire", a-t-il affirmé.
Dans l'après-midi, les fournisseurs d'accès à internet (FAI) ont fait savoir qu'ils étaient "décidés à bloquer les sites" en question, comme le leur a demandé le président, a assuré la Fédération française des télécoms.
"Nous sommes parfaitement d'accord avec cette démarche, que l'on accompagne et sur laquelle on travaille avec le ministère de l'Intérieur et le secrétariat d'Etat à la Famille", a déclaré à l'AFP le directeur général de la Fédération, Yves Le Mouël.
"Les opérateurs sont décidés à bloquer ces sites pédopornographiques. On veut lutter contre cette forme de criminalité sur le net", a-t-il dit.
M. Le Mouël a cependant souligné que les FAI attendaient des "précisions sur le cahier des charges pour que techniquement ils puissent mettre en place les solutions les moins coûteuses", en connaissant notamment "les volumes" concernés.
"Il faudra adapter les solutions à chaque réseau, car chaque opérateur a un réseau spécifique", a-t-il dit, ajoutant qu'une fois le cahier des charges connu, "il faudra de l'ordre de six mois" pour que le filtrage puisse être mis en place.
La mesure sera "très probablement" adaptée dans le cadre de la loi régulant l'internet, à la fin du premier trimestre ou au début du deuxième trimestre, a estimé M. Le Mouël.
Selon lui, "normalement c'est à l'Etat de payer" pour les coûts engendrés par ce filtrage car il s'agit d'"une demande qui relève de l'ordre public". "C'est prévu, une jurisprudence du Conseil constitutionnel le confirme", a-t-il expliqué.
"S'il s'agissait de quelque chose d'anecdotique, quelques milliers ou centaines de milliers d'euros, je pense que les opérateurs le prendraient en charge. S'il s'agit de quelque chose de plus important, les opérateurs ne sont pas prêts" à le faire, a-t-il dit.
Source : AFP