Lundi 17 août 2009
« Je suis en Afrique, j'ai été cambriolée, j'ai besoin de 1 000 € pour rentrer », dit le message, signé par une Nantaise. Sa messagerie électronique vient d'être piratée par des escrocs. Un classique soigneusement scénarisé.
L'appel au secours est arrivé jeudi par mail, rédigé dans un français hésitant. Ce qui pouvait laisser perplexe, l'expéditrice étant nantaise. « Je voudrais vous expliquer une mésaventure qui m'est survenue lors de mon voyage sur l'Afrique (sic). Je viens d'être cambriolée ce jour au voisinage de mon hôtel alors que je préparais mon retour. Mon passeport, mon argent ont été emportés. À l'heure ou je vous parle je dois 1 000 € des frais d'hôtel et 100 € de facture téléphonique, je viens de recevoir une menace à payer avant mon départ ce qui me met dans une frustration absolue (re-sic). »
La fin du message se fait implorante et redoutablement précise. Pour payer ses factures et pour obtenir de nouveaux papiers, la soi-disant victime promet de rembourser les sommes avancées. Mais il faut faire vite.
L'un des destinataires, intrigué, demande des précisions par retour de courriel. La réponse ne se fait pas attendre. La jeune femme, qu'il connaît un peu et qui lui écrit de sa messagerie Hotmail habituelle, lui fournit immédiatement les coordonnées d'un compte Western Union à approvisionner pour elle. Et suggère d'y virer 1100 €.
Suspicieux, il appelle sur le portable de son interlocutrice, présidente d'une association nantaise d'aide aux enfants. Bingo : celle-ci n'est pas en Afrique, mais toujours à Nantes ! Elle réalise que sa messagerie a été piratée.
Il y a quelques jours, la Nantaise avait reçu un mail avec les logos de MSN, le site de messagerie. On lui réclamait des données, notamment son mot de passe. Il y a un souci sur le compte, expliquaient les soi-disant administrateurs.
« J'étais pressée, je n'ai pas fait attention, explique-t-elle. Résultat ? Je n'ai plus accès à ma boîte mail et ils ont envoyé ce faux appel à tous mes contacts. Je l'ai signalé à Hotmail et je vais aller déposer plainte. »
Source : Ouest-france